Ayoub Lekhel - Brayki wou bikher

Brayki wou bikher

Ayoub Lekhel

« Comparé à notre époque, je sens qu’il y a une vraie perte de flamme chez certains jeunes »

Danseur habité et conseiller technique régional de la Fédération, Ayoub Lekhel puise son énergie dans les racines du Hip Hop. Entre moves étudiés et culture old school, il incarne une génération fidèle à l’esprit originel.

Caractérisé par sa gestuelle de puriste, Ayoub Lekhel est bien plus qu’un simple Breaker. S’étant nourri de la scène locale et internationale, il voit le Hip Hop comme une philosophie, un mode de vie. Rencontre d’un artiste qui danse avec le cœur et pense en rythme.

Quel est le morceau Hip Hop qui a changé votre vie, en termes d’inspiration ?

Je n’ai pas un morceau en particulier, mais je suis profondément attaché aux rythmes old school. Ce que beaucoup ignorent, c’est la différence entre le rap et le MCing : le rap est souvent la version commerciale, tandis que le MC incarne l’essence même de la culture. Les sons old school correspondent vraiment à mon esthétique musicale. Des artistes comme Rakim, Redman, Method Man, Onyx ou KRS-One m’ont beaucoup influencé.

Le Power move dont vous êtes le plus fier ?

Je viens du footwork avant tout, c’est mon style de prédilection en Breaking. Mais si je devais choisir un power move, je dirais « la coupole boule ». C’est comme ça qu’on l’appelle dans notre jargon. C’est un mouvement que j’ai mis du temps à maîtriser et qui me représente bien.

Votre danseur préféré ?

Au Maroc, je dirais sans Hésiter Bboy Blind (la Halla king Zoo Crew). Il est ultra complet, techniquement solide, créatif, et toujours cohérent artistiquement parlant. À l’international, c’est plus dur de choisir, mais le Coréen B-Boy Born du Rivers Crew reste une vraie source d’inspiration. Je le regardais en boucle sur YouTube quand j’étais gamin. Il dégage une force incroyable.

C’est quoi pour vous le Hip Hop ?

Le Hip Hop, c’est bien plus qu’un style. C’est une culture, une attitude, une manière de voir et de vivre le monde. C’est une école de vie qui m’a forgé.

Avec quel artiste Hip Hop aimeriez-vous collaborer ?

J’aimerais faire un cypher avec B-Boy Born. Ce serait un rêve de gosse devenu réalité.

Quand avez-vous su que vous vouliez faire du Breaking ?

Depuis l’enfance, j’étais fasciné par tout ce qui touche au Hip Hop : le Breaking bien sûr, mais aussi le style vestimentaire, les graffitis, le DJing… J’étais absorbé par cet univers. C’était clair qu’il ferait partie de ma vie.

Le plus grand défi d’un CTR aujourd’hui ?

A mon avis, transmettre de la passion à une nouvelle génération. Les réseaux sociaux ont changé la donne, souvent au détriment de l’engagement profond. Quand je compare avec notre époque, je sens qu’il y a une vraie perte de flamme chez certains jeunes.

Un message à faire passer ?

Toujours rester fidèle à l’esprit Hip Hop : paix, amour, et fun.