Tarek Kassoual
« Le Breaking est une quête constante d’innovation »
Cérébral, créatif et toujours tourné vers l’avenir, Tarek Kassoual vit le Breaking comme une véritable philosophie. B-Boy aguerri et CTR motivé, il sait allier exigence et bienveillance. Coup de projo.
En Breaking, certains font le show, d’autres structurent les bases. Tarek Kassoual fait les deux avec méthode. Influencé par son grand frère, il a très tôt mêlé originalité et enthousiasme. Aujourd’hui il accompagne la relève avec la conviction que cette danse est aussi une école de vie.
Que représente le Breaking pour toi ?
C’est un carrefour de disciplines, un concept riche de multiples influences venues des quatre coins du monde, y compris des arts martiaux comme le Kung Fu. Ce que j’apprécie particulièrement, ce sont les trois dimensions que cette danse nourrit : le corps, l’esprit et l’âme. Le Breaking est une quête constante d’innovation. On pense, on crée, on joue avec les figures, parfois de manière aérienne. Il y a là un véritable art de vivre, fait d’introspection et de patience. Certains mouvements demandent des années de pratique. En chemin, on découvre des horizons et on noue des amitiés.
Comment as-tu découvert cette danse ?
Par mon grand frère, qui faisait du Breaking dans les années 90. Il était aussi rappeur et s’entraînait souvent à la maison. Un jour, il m’a proposé de le suivre et je m’y suis mis à ses côtés. C’est avec lui que j’ai appris mes premières bases: le freeze, le bridge, l’équilibre sur les mains (…). On avait l’habitude d’utiliser du carton épais pour s’entraîner sans se blesser. Je m’en souviens comme si c’était hier.
Comment définirais-tu ton style ?
Trois mots : acrobaties, force, attitude. C’est ce mélange qui me définit et qui me rend reconnaissable.
Quelles victoires t’ont profondément marqué à tes débuts ?
Le championnat du Maroc en 2013 reste un souvenir fort : mon Crew a terminé deuxième, malgré un effectif réduit. L’année suivante, nous avons remporté la première place. Je retiens aussi le Festival international FMUD, où nous avons affronté des B-Boys de renom comme Cri6, Wolf ou Tarzan, et où nous avons fini à la deuxième place.
Comment voudrais-tu inspirer les jeunes Breakers ?
Je leur recommande de pratiquer plusieurs sports. Cela les rendra plus créatifs et polyvalents. Le Breaking puise dans beaucoup de disciplines : plus on apprend, plus nos enchaînements gagnent en richesse. Il faut aussi écouter beaucoup de musique, s’en imprégner, et surtout, sortir des sentiers battus. Diversifier ses skills est essentiel.
Quel est ton rêve en tant que B-Boy et CTR ?
Avant tout, préserver ma santé physique et mentale pour pouvoir continuer à vivre ma passion. Je souhaite aussi faire découvrir cette discipline à un grand nombre de jeunes. Après toutes ces années de pratique, je suis convaincu que le Breaking développe de nombreuses qualités : la mémoire, l’ouverture d’esprit, l’agilité d’apprentissage… En tant que CTR, je veux aussi être un bon relais des orientations de la Fédération, accompagner les jeunes athlètes, les soutenir et transmettre tout ce que j’ai appris.