Hatim Laamarti « La danse, on vit pour elle! »

Originaire de Meknès, Hatim Laamarti a défendu les couleurs du Maroc au Hip Hop Unite World Championchips 2021.  Ayant gagné les médailles d’argent et de bronze dans deux catégories différentes, il est revenu sur ce moment avec nous. 

C’est en 2014 que Laamarti découvre le Popping et le Locking. Curieux, mais fasciné surtout, il se lance et reproduit les mouvements des professionnels avec aisance. Encouragé par les proches qui décèlent en lui un don naturel pour la danse, il s’immerge dans cet univers, décroche plusieurs trophées et se retrouve à sillonner le monde dans le cadre de spectacles internationaux. « J’ai appris avec les autres et j’apprends toujours. C’est ce qui me permet de progresser ». Appelé pour représenter son pays d’origine, celui qui réside en France depuis maintenant quelques années, s’est dit heureux de l’opportunité. « Je suis et resterai marocain, quoi qu’il arrive, où que je sois et remporter des médailles pour le Maroc restera toujours un grand privilège à mes yeux ».  Message bien reçu!

Comment s’est déroulée la sélection de ce championnat mondial ?

Nous ne faisions pas partie de la sélection initiale Ayman Fikri (2ème marocain médaillé) et moi, vu que nous habitons tous les deux en France, mais la fermeture des frontières a joué en notre faveur. Nous avons été contactés par l’entraineur national de Hip Hop, Amine Wakrim et les choses se sont enclenchées. Dieu merci nous ne sommes pas revenus bredouilles.

Vous n’avez apparemment pas eu beaucoup de temps pour vous préparer. Comment vous êtes-vous rattrapés ?

On s’est préparés le jour des demi-finales en matinée pour un passage l’après-midi. Heureusement notre expérience parle pour nous. Nous sommes des danseurs professionnels, engagés dans des compagnies très connues en France, donc quelques heures étaient suffisantes pour mettre nos chorégraphies en place. On a fait ça calmement, comme d’habitude. Ayman et moi avons une très bonne connexion, il nous est arrivé de danser ensemble à plusieurs reprises, donc nous étions à l’aise.

Pas de stress du coup ?

Absolument pas. La danse c’est notre univers, on évolue dedans, on vit pour elle! Rien de ce qui s’y rapporte de près ou de loin n’est stressant. On  s’est déjà produits devant des milliers de gens alors une compétition de 500 personnes passe sans problème.

Quels étaient les temps forts de ce championnat ?

Peut-être le fait d’avoir eu à affronter des danseurs que nous connaissions de réputation. Nous retrouver face à eux dans des battles était très stimulant.

Vous vous attendiez à remporter ces médailles ?

Pour le duo spectacle nous étions conscients que nous n’allions pas être les premiers, parce que cette catégorie s’appuie beaucoup sur les détails de synchronisation, les costumes (…) alors que nous sommes arrivés le matin pour préparer notre chorégraphie. Mais en ce qui concerne les battles nous étions très confiants.

Quels sont les danseurs qui vous ont le plus marqué lors de la compétition ?

J’ai déjà participé à ce championnat en 2017 et j’ai gagné la première place en duo. A l’époque j’avais remarqué que tous étaient dans la synchronisation, le cadrage au millimètre près de leurs mouvements. C’était bien mais trop mécanique à mon goût. Les enchainements laissaient peu de place à la créativité. Bien sûr les figures étaient belles, mais rien ne retenait vraiment l’attention en termes de spontanéité ou d’authenticité. C’est toujours le cas…

Quels sont vos plans pour après?

J’ai un projet avec une compagnie de danse française qui s’appelle Käfig et je travaille actuellement avec une autre formation du nom de Voltaïk, puis je vais m’engager sur des chantiers avec Révolution, une compagnie bordelaise. Je compte aussi donner de nouveaux cours et workshops. Je n’ai plus forcément envie de me lancer dans des battles, parce que j’ai d’autres ambitions, d’autres choses qui me font envie aujourd’hui. Je recherche, crée, conceptualise et me diversifie.