Le headspin : Un Power Move spectaculaire mais exigeant

Le headspin : Un Power Move spectaculaire mais exigeant

Co-écrit avec Tarik Kassoual, Conseiller Technique Régional de la FRMSAFH
et Breakdanseur professionnel

Récemment pointé du doigt par des neurologues en
raison des séquelles qu’il peut avoir sur la santé, le headspin mérite une
certaine attention en termes de pratique et de consignes de sécurité.

Parmi les power moves du Breaking, le headspin est sans doute l’un des plus
iconiques. Ce mouvement consiste à tourner sur le sommet du crâne en maintenant
l’équilibre grâce à une technique précise. Complexe, il demande une préparation
rigoureuse de ses différentes étapes.

# 1 La prise d’élan

Généralement, les danseurs utilisent une impulsion à partir d’un freeze sur
la tête (headstand). Il est important d’avoir un bon appui au sol et de générer
une poussée fluide afin d’éviter le déséquilibre.

# 2 L’alignement et l’équilibre

Une fois la rotation engagée, le corps doit être parfaitement centré, les
abdominaux gainés et le bassin bien placé pour empêcher un mouvement
incontrôlé. L’usage des bras, parfois derrière le dos ou légèrement écartés,
peut aider à stabiliser la position.

# 3 L’accélération et le maintien du spin

L’augmentation de la vitesse de rotation est principalement influencée par
la gestion des bras et des jambes. Certains danseurs utilisent des mouvements
circulaires de bras pour une rotation plus rapide, alors que d’autres préfèrent
garder les bras fixes et jouer uniquement sur l’équilibre du corps.

# 4 Un atterrissage en douceur

La sortie du mouvement est hyper importante, car c’est ainsi que l’on
empêche les chutes brutales. Le mieux est de ralentir la rotation en contrôlant
la posture et en préparant un retour au sol maîtrisé, soit via un freeze soit via
un autre mouvement plus fluide.

Des risques tout de même…

Malgré son esthétique impressionnante, le headspin peut exercer une
pression excessive sur la colonne cervicale ou le cou et entrainer des
douleurs, voire des lésions. Des nausées et des vertiges sont aussi fréquents,
dans la mesure où les rotations affectent l’oreille interne.

Il n’est pas rare que les pratiquants chutent violemment sur la tête, les
épaules ou le dos avec des risques de commotions ou de contusions sévères.
Enfin, certains danseurs expérimentent parfois des irritations de la peau du
crâne en raison des frottements avec le sol.

Les précautions pour une pratique sécurisée

Dans le but de minimiser les risques et d’optimiser la performance, il est
crucial d’adopter certains réflexes. La première des choses à faire, c’est d’effectuer
un bon renforcement musculaire en travaillant gainage, muscles cervicaux et
épaules (cela permet de mieux absorber les chocs et de stabiliser les
mouvements). Pas d’impasse sur l’échauffement afin de réduire les risques de
blessures !

L’entrainement doit être progressif. D’abord initier un headstand pour habituer
le cou à supporter le poids du corps, puis introduire les rotations au fur et à
mesure dans un rythme lent. Il est nécessaire de pratiquer sur un sol adéquat
(parquet, tapis de danse) et de mettre un bonnet renforcé qui limitera les
frictions au niveau du crâne.

Enfin, il est important de bien écouter son corps. Si des douleurs
surviennent, mieux vaut arrêter et réadapter sa technique. Tout le monde n’est
pas bâti de la même manière. Au cas où les maux subsistent, ne pas hésiter à
consulter un spécialiste et s’assurer qu’il n’y a rien de grave.