Bien plus qu’un style ou une tendance, le Hip Hop et le Breaking sont aujourd’hui de véritables leviers éducatifs. Créatifs, inclusifs et puissants, ils ouvrent des voies nouvelles à leurs adeptes.
Longtemps cantonné aux marges, le Hip Hop s’est imposé au fil des décennies comme une culture à part entière. Aujourd’hui il ne se résume ni à un genre musical, ni à une danse de rue : c’est un langage, un état d’esprit que l’on retrouve un peu partout. Et pour cause, le Hip Hop et le Breaking sont devenus de puissants outils éducatifs, capables de motiver les jeunes, de renforcer leur estime d’eux-mêmes et d’élever leur conscience sociale.
Le Breaking, en particulier, incarne à merveille cette force pédagogique puisqu’il exige discipline, rigueur et résilience. Derrière les figures impressionnantes (freeze, power moves, footwork) se cachent des heures de répétitions, d’échecs et de persévérance. Les jeunes qui s’y engagent découvrent qu’on n’avance pas sans travail acharné. Dans un monde où l’instantanéité et les raccourcis séduisent, le Breaking réhabilite la patience et le goût de l’effort.
Mais cela ne se limite pas à la sphère individuelle. Ces danses créent des liens ! Dans un atelier ou un cypher, chaque personne compte, chaque voix est écoutée. Le battle, moment central en Breaking, n’est pas un affrontement brutal, mais un dialogue codé où l’on se défie avec respect. On y apprend à se positionner, à défendre son style sans rabaisser l’autre. Ces interactions développent le sens de la justice, de l’empathie et du vivre ensemble.
Sur le plan psychologique, cette culture permet aux jeunes de s’affirmer autrement que par les mots. Pour celles et ceux qui ont du mal à exprimer leurs émotions, la danse devient une forme de communication. Beaucoup y trouvent un exutoire sain, une façon de canaliser leur colère ou leur tristesse.
Et au-delà du corps, c’est aussi l’esprit qui s’élève. Car les danses urbaines sont politiques au sens noble du terme : elles interrogent les normes, dénoncent les inégalités et permettent de raconter une ou des histoires. L’objectif étant un éveil des consciences citoyenne.
Voilà pourquoi de nombreuses initiatives éducatives intègrent aujourd’hui cette culture urbaine dans leurs programmes. A ce titre la FRMSAFH a signé des conventions avec son ministère de tutelle et des établissements scolaires afin de former les professeurs d’EPS au Breaking et à travers eux de l’enseigner aux élèves. Dans un contexte où beaucoup de jeunes se sentent déconnectés des modèles dominants, Hip Hop et Breaking proposent une alternative crédible et accessible. Une alternative offrant un ancrage et apprenant aux intéressés que créer, c’est reconquérir sa liberté…