SOS relations toxiques !

Les rapports humains ne sont jamais simples mais certaines configurations peuvent s’avérer plus dangereuses que d’autres. Comment les détecter et que faire en l’occurrence?

Une personne toxique affecte votre quotidien et l’empoisonne par ses comportements. Il peut s’agir d’un ami, d’un parent, d’un collègue, d’un supérieur hiérarchique ou encore d’un partenaire amoureux. «L’interaction avec cet individu devient malsaine pour notre santé mentale et physique» explique Chaïnaz Mokhtari, Psychologue Clinicienne et Psychothérapeute, avant d’ajouter que pour subsister une relation toxique doit être «nourrie». La victime est embrigadée dans sa dépendance affective, professionnelle, financière face à quelqu’un qui en profite. «On tombe dans cette dépendance sans s’en rendre compte mais les effets sur notre moral se font immédiatement sentir. Il devient difficile de penser ou d’agir par soi-même. On devient tributaire du regard de l’autre, de ce qu’il pense de nous, de ses réactions et on perd peu à peu le contrôle de sa vie» reprend la spécialiste. Au niveau professionnel, on peut avoir affaire à un collègue ou un employeur pernicieux, manipulateur et on risque tout autant voire plus.

Le lien fusionnel, ce grand problème !

Beaucoup de relations fusionnelles prennent le chemin de la toxicité dès lors où l’on commence à être étouffé (e), à faire l’objet de commentaires négatifs ou d’une dépréciation constante. « Sous ses dehors affectueux, la personne en face de vous est en train de vous nuire. Il n’y a plus vraiment de bienveillance ». Concrètement le proche se met à vous casser en public soi-disant pour votre bien, critique tout ce que vous faites ou appréciez sous prétexte que vous pouvez faire mieux ou que vous valez mieux. Petit à petit vous vous mettez à douter de vos capacités, de vos choix et le mal-être s’installe.

«Il y a aussi ceux qui veulent vous garder uniquement pour eux. Un mari, une meilleure amie, une mère (…) qui va procéder par chantage affectif. C’est un peu comme si il/ elle vous intimait l’ordre de ne plus vous éloigner et semait en vous la graine de la culpabilité dès lors où vous tentez de vous libérer» précise la psychologue.

Agir et vite!

Chaque fois que l’on a l’impression de donner plus que ce que l’on reçoit dans une situation, il faut revoir les règles du jeu. «Se demander comment on en est arrivé (e) là, qu’est-ce qui a provoqué un tel oublie de soi et reconnaître le souci». La prise de conscience signifie-t-elle forcément la rupture de la relation? Faut-il couper avec celui ou celle qui nous a entrainé (e) dans cette dynamique néfaste ? «C’est à nuancer.  Avant de faire scission, essayez de voir si vous pouvez recadrer les choses et instaurer des limites. Parlez ouvertement de ce qui vous dérange et montrez ce que vous attendez comme changement». Toute interaction n’est pas bonne à sacrifier. De même, si quelqu’un tient à votre amitié, à votre présence il fera des efforts pour ne pas vous perdre. Dans le cas contraire, mieux vaut lever l’ancre et sans regret ! La santé mentale n’a pas de prix…