« La santé n’est pas un acquis »
Sport Santé. Deux mots et une notion très importante aussi bien pour les pratiquants que pour les professionnels. Mais de quoi parle-t-on au juste et que peut-on en attendre ?
Interview avec Halima RAITEB, Coach, Formatrice en Sport Santé, Membre du comité de l’association SF2S (Société Française de Sport Santé), Présidente de l’association Les A.M.I.S.S de la santé (Association Mouv’In Sport Santé), Infirmière et cadre de santé.
Le concept de Sport Santé est de plus en plus mentionné mais dans le fond que signifie-t-il et qu’implique-t-il?
Nous devons d’abord partir d’un postulat et d’une définition de la santé selon l’OMS. Pour l’organisation, il s’agit : « d’un état complet de bien-être physique, mental, social et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». C’est pour dire que la santé n’est pas un acquis, mais un bien précieux que chacun d’entre nous doit protéger, maintenir et/ou améliorer.
Le Sport Santé consiste à faire en sorte que les personnes aient une meilleure qualité de vie. Et cette qualité de vie passe par plusieurs facteurs, notamment par un traitement médicamenteux si nécessaire, par l’alimentation et une activité physique adaptée à tous. Ce concept repose sur le RASP (Un Activité Physique Adaptée, Régulière, Sécuritaire, Encadrée, Motivée et Pérenne.
Quels sont les grands axes du Sport Santé ?
Dans un premier temps, amener l’ensemble de la population (avec ou sans pathologie) à bouger. Il faut donc une prise en charge préventive (avant que les gens tombent malades) et curative (pendant et après la maladie). Le Sport Santé c’est aussi lutter contre la sédentarité et l’inactivité physique pour éviter l’apparition de maladies. A savoir que la sédentarité est la 4ème cause de mortalité dans le monde. Elle tue plus que le tabac !
Qu’est-ce qui différencie ce concept d’une communication sur le sport « tout court » ?
Je dirais l’adaptabilité à tous les publics, de la petite enfance aux seniors. L’ activité sportive va s’adapter à la condition physique de la personne, à sa pathologie, ses capacités et ses limitations. C’est une grande avancée dans la prise en charge des individus, notamment ceux atteints de maux et/ou d’handicaps ! l’activité sera mise en place pour être pratiquée en toute sécurité, afin d’éviter les blessures ou l’aggravation de l’état de la personne. Tout le monde est concerné : les novices, les amateurs et enfin les professionnels.
Comment inciter les gens à améliorer leurs états de santé ?
En les invitant à bouger suivant un mode qui leur fera plaisir. On parle de 30 minutes par jour pour un adulte et au moins 1 heure pour les enfants. Du vélo, de la marche, jouer au ballon, la liste est longue.
Les personnes atteintes de pathologies chroniques ont souvent peur d’empiree leur état et d’avoir mal. Le rôle du professionnel en sport santé est alors de les accompagner vers la compréhension de leur maladie (en coopération avec le médecin) et de mettre en place un programme sur mesure. D’où la nécessité d’une bonne coordination entre tous ces experts
Il est aussi question de « sport sécurité » dans le sport santé, pourriez-vous nous donner un aperçu de ce volet ?
La sécurité est la principale posture en Sport Santé. S’agissant de personnes atteintes de pathologies chroniques et/ou mécaniques, d’handicaps ou de blessures, il est primordial que la prise en charge se fasse dans un encadrement sécurisé et par des professionnels formés à cette sécurité.
Chez les pratiquants amateurs ou de compétition, on parlera de réathlétisation. Cette dernière aura pour objectifs d’améliorer leur niveau de manière adaptée encore une fois et en toute sécurité. Cela dit la formation des professionnels au Sport Santé est impérative. Ces notions ne s’improvisent pas !