Johanna Boudinet, Fondatrice du centre Soul Connection Marrakech

«Ce n’est pas de la magie, les choses n’entrent pas dans l’ordre d’un claquement de doigts»

L’hypnose pour se sentir mieux, approfondir la connaissance de soi ou encore tourner le dos à des réflexes nocifs. Certes, mais pas comme on se prend à l’imaginer. Aperçu d’une technique assez particulière…

Au Maroc depuis 2007, Johanna Boudinet a fait du wellness la pierre angulaire de sa structure. Basée à Marrakech, elle exerce en tant qu’hypnothérapeute mais a étendu son domaine d’intervention à d’autres spécialités. Face aux idées reçues, la praticienne nous explique les composantes de son travail. 

Combien de type d’hypnoses existe-t-il ?

Mettons qu’il en existe 3 pouvant ensuite se décliner en plusieurs autres variantes. Vous avez l’hypnose classique, permettant de donner des directives à la personne pour occasionner un changement comportemental. L’hypnose ericksonienne, qui s’adresse directement à l’inconscient afin de stimuler différentes zones cérébrales. L’hypnose humaniste ou spirituelle pour s’adresser au sur-conscient ou à l’âme si vous préférez et générer des changements plus profonds chez l’individu.

Comment s’oriente-t-on vers l’une ou l’autre en tant que patient ?

Suivant le besoin ou la nature du trouble, le spécialiste utilisera telle ou telle technique. Parfois il pourra les combiner pour un meilleur résultat, mais une relation de confiance doit préalablement être établie entre son patient et lui. Rappelez-vous que l’on s’appuie sur l’inconscient. Si l’inconscient de l’individu n’est pas «rassuré», s’il ne sent pas une réelle connexion avec le praticien, la séance ne sera pas concluante.

On voit des gens se tourner vers l’hypnose pour arrêter de fumer, lutter contre la boulimie ou le stress, (…). N’est-ce pas une vision trop étroite de la chose ?

Ce sont les demandes qui prédominent le plus souvent mais si l’on ne se tient qu’à cela, la pratique va effectivement être limitée. L’hypnose fonctionne aussi sur d’autres addictions mis à part le tabac, aide à traiter les dépressions, à transformer le rapport au corps, à retracer un traumatisme ou des souvenirs. Elle permet également l’exploration de soi, la reprogrammation de notre vécu, l’élévation de notre conscience et enfin le développement personnel.

Comment optimiser sa séance ?

Déjà en étant impliqué de part et d’autre. Ce n’est pas de la magie et les choses n’entrent pas dans l’ordre d’un claquement de doigts. Le patient est dans une démarche intérieure et doit se préparer à aller à la rencontre de lui-même, de ses blocages et des solutions possibles. Le praticien de son côté peut suggérer des exercices à faire en dehors des séances (méditation, observation de soi) dans le but de booster le travail qui va être mis en place.

Il faut combien de sessions pour ressentir les effets?

Chaque situation est différente. Si l’on prend le cas d’un fumeur par exemple,  il ne suffira pas seulement de provoquer un «dégoût du tabac» grâce à l’hypnose mais de traiter l’addiction en profondeur. Si on ne le fait pas, il est probable que la personne se remette à fumer au bout d’un temps ou à compenser par une autre mauvaise habitude. En conclusion mieux vaut se donner le temps et ne pas emprunter de raccourcis avec l’inconscient. De 1 à 5 séances pour un objectif donné, parfois plus pour des états très intenses (dépression grave, anorexie, trauma…).

Y a t-il des contre indications ?

Elles concernent la schizophrénie parce que l’individu est déjà dans un état dissociatif, les cas de paranoïa aigüe, les troubles psychotiques. On ne saurait recommander de l’hypno thérapie ici.

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