«Dans le HipHop il n’y a aucune barrière sociale, aucune hiérarchie, juste des frères et sœurs amoureux de la danse et de la musique»

B-girl très connue dans le milieu, Fatima Zahra Elmamouny est bien partie pour participer au Championnat mondial de 2021 en Europe. Rencontre avec une fanatique de danse.

Initiée au Breakdance par des amis, la jeune fille fut très surprise lors de sa «première leçon» de voir que ceux-ci s’exerçaient dans les rues de leurs quartiers. Loin de se laisser impressionner, elle s’est donnée à fond au point de surpasser ses camarades et décrocher des trophées. Une guerrière des temps modernes qui a le rythme dans le sang!

«B-girl et fière de l’être» selon vos propos. Est-ce que cela a été difficile de vous imposer dans ce milieu ?

Très. J’ai beaucoup ramé à mes débuts parce que les gens avaient cette idée selon laquelle le Breakdance était une danse réservée aux garçons. J’ai voulu leur prouver le contraire alors je me suis accrochée.

Quelle fut votre expérience la plus marquante ?

Je dirais sans hésiter le jour où j’ai remporté le trophée Red Bull BC One, catégorie fille. Juste après je suis allée représenter le Maroc en Inde. Cela s’appelle faire d’une pierre deux coups. J’étais tellement émue et si fière! J’avais passé des heures et des heures à m’entrainer. Comme quoi l’effort finit toujours par payer…

Vous vous exercer à quelle fréquence ?

On peut parler de 4 fois par semaine pendant 2 heures ou plus à chaque session. Parfois je me rends en salle, d’autres jours au skate parc ou alors je m’entraine depuis chez moi. C’est la seule manière de préparer le corps aux power moves. Le Breaking est une danse très physique et sans assiduité impossible de se dépasser.

Il y a d’autres danses dans votre vie?

Oui, comme je le dis souvent je suis une passionnée. Je pratique aussi l’Afro, le Hip Hop et un peu de Popping. Ce sont les seules « infidélités » au breaking que je m’autorise (rires). Il y a aussi la lecture et le dessin pour changer un peu…

Qu’est-ce qui vous a le plus parlé dans la culture Hip Hop?

Cette facilité que l’on a à rencontrer des personnes de backgrounds différents et l’impression de faire partie d’une grande famille. Il n’y a aucune barrière sociale, aucune hiérarchie, juste des frères et sœurs amoureux de la danse et de la musique. J’ai aussi trouvé dedans des messages féministes qui m’ont touchée.

Qui est votre «idole» du moment ?

Une danseuse finlandaise du nom de B-girl AT, elle est vraiment géniale. J’aime sa technicité et son style. Une vraie pro qui vous donne l’impression que ce qu’elle est en train de faire est facile alors que pas du tout. Je suis en totale admiration devant ses prestations. 

Comment avez-vous vécu le confinement  au fait?

Ne m’en parlez pas ! Ce fut une expérience hyper stressante. J’étais au taquet. Tous les jours je me disais «c’est bon ils vont nous relâcher, on ne peut pas rester enfermés de la sorte…». Quand j’ai vu que c’était parti pour durer je me suis faite une raison et j’ai commencé à mettre les bouchées double côté entrainements. J’aimerais que l’on reprenne une vie normale, que les compétitions au présentiel soient à nouveau de mise, que l’on puisse repartir en voyage et oublier cet épisode.

Quelles sont vos priorités du moment ?

Me préparer pour le Championnat mondial et les JO. Je dois me donner à fond et ne rien laisser au hasard. Ce serait un honneur de pouvoir représenter le Maroc et de décrocher une médaille. Je m’y active de toutes mes forces (rires).

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