«Qui dit Breakdanseur dit artiste»

Lorsqu’il s’agit de Breakdance, Meknès n’est pas en reste! La ville a permis l’émergence de plusieurs groupes de hiphop, chanteurs et danseurs confondus. Atlas Motion Crew en est l’un d’eux. Rencontre avec son leader.

D’une interview improvisée à un échange très pertinent sur le Breakdance underground et sa force motrice. Abdelali Jennani alias Speed Motion est un capitaine dont le franc-parler est trempé d’humour et d’énergie. Vivant à Meknes, le numéro un d’Atlas Motion Crew, a semblé très @phase avec nos questions et nous avec ses punchlines !

Comment votre groupe s’est-il formé ?

C’est une très longue histoire mais pour la faire courte nous avons débuté en 2001. Nous étions une bande d’amis, tous issus du même quartier et désireux de nous lancer dans le Breakdance. Au départ notre groupe ne portait pas de nom, c’est à la suite d’un Battle 6 ans après que nous avons pris celui d’Atlas Motion Crew.  Il nous avait été suggéré par un Breakdanseur marocain vivant à Londres. Cette référence à notre région et au mouvement du corps nous parlait beaucoup.

Vous en avez été nommé capitaine dès le départ ?

Dans un groupe rien ne se décide comme ça. Nous avons procédé démocratiquement (rires). Il y a eu des élections et chacun des membres a voté pour celui qu’il voulait voir diriger le crew. Ayant obtenu le maximum de voix, je suis devenu leader de la formation.

Pourquoi le Breakdance ?

La différence. J’aime sortir des sentiers battus. Généralement les jeunes hommes s’orientent vers le football, le karaté et d’autres activités classiques, ce n’était ni mon cas, ni celui de mes camarades. En plus de ça, qui dit Breakdanseur dit artiste. C’est ainsi que nous nous voyons. Nous vivons dans une ville où les débouchés restent plutôt limités mais nous continuons à être drivés par notre passion et c’est ce qui nous permet de surmonter les obstacles.

Vous vous qualifiez de groupe underground. Quelle est la différence avec les autres groupes?

Un groupe underground s’adonne au Breaking par plaisir. Sans vouloir critiquer, les autres sont plutôt motivés par les gains potentiels. Forcement la démarche est plus commerciale. Question de priorités…

On dit aussi de ce type de formations qu’elles sont très fermées, qu’il est difficile d’y entrer. Info ou intox ?

Il y a du vrai là-dedans. Vous savez pour mettre en place un groupe et développer une cohésion il faut se lever de bonne heure. C’est un travail de longue haleine et surtout que nous ne faisons pas ça pour de l’argent mais par passion. Donc si nous pensons être au complet pourquoi ramener de nouvelles têtes ? Atlas Motion Crew, ce sont initialement huit danseurs qui ont grandi et évolué ensemble. Nous nous connaissons et avons appris à nous adapter les uns aux autres comme dans une fratrie, intégrer quelqu’un d’autre serait compliqué.

Où ont généralement lieu vos entrainements ?

Dans la rue tout simplement. Nous fonctionnons avec les moyens de bord, c’est l’esprit même de l’Art urbain et plus précisément du Breakdance. Quand un Breakdanseur vous dit qu’il s’exerce sur la piste, il ne parle pas d’un dance floor (rires) mais d’asphalte et de sable.

Vous avez participé à des Battles hors Maroc ?

Nous avons concouru à l’étranger dans des “2 par 2”, en gros deux danseurs en affrontent deux autres et le meilleur duo l’emporte. Atlas Motion Crew ne s’est jamais retrouvé hors du pays en effectif plein.

A quoi aspirez vous aujourd’hui ?

Vaste question ! La majorité des membres d’Atlas Motion Crew sont à l’étranger. Nous ne sommes plus que deux à vivre à plein temps au Maroc. Il vous faudra leur poser la question. Personnellement, mon plus grand rêve serait de créer l’Atlas Motion School et de transmettre aux jeunes les valeurs du groupe d’origine, ses connaissances et son amour du Breaking. 

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